L’archéologie à Aoste

Si aujourd’hui les habitants d’Aoste sont nommés les Outards et les Outardes, ils sont dans l’Antiquité appelés les Vicani Augusti ! Cette appellation provient du nom antique de la ville d’Aoste : Vicus Augustus.

 

Vicus Augustus, aux origines de la ville d’Aoste

As d’Auguste et de César. Ier siècle. Coll. Musée d’Aoste. Photo : Musée d’Aoste (Isère)

La ville doit son nom au premier empereur romain, Auguste, qui aurait fondé la ville entre 16 et 13 av. notre ère, lors d’un séjour à Lyon.

Véritable ville romaine, l’Aoste antique s’étendait sur une soixantaine d’hectares, avec une population estimée à plusieurs milliers d’habitants, et était dotée de la plupart des bâtiments importants d’une agglomération antique : forum, temples, thermes… La ville possédait également plusieurs fonctions : administratives, fiscales et religieuses.

Au début du IIe siècle, l’extension du vicus entraine un vaste programme d’urbanisme qui modifie la ville romaine, avec l’apparition de nouveaux ilots d’habitations pour les artisans. La ville connait alors son apogée.

 

Une ville animée

Installée au bord du Rhône, déjà navigable dans l’Antiquité, la ville est aussi installée à un carrefour routier stratégique.

En effet, la ville est installée au croisement des voies romaines menant à Vienne et l’Italie, par les cols du Grand et du Petit Saint-Bernard. L’une de ces routes permettait notamment de rejoindre la colonie romaine d’Augusta Praetoria, c’est-à-dire Aoste… en Italie ! Cette situation permet à la ville d’Aoste de devenir une importante ville commerciale, et offre aux différents artisans de l’Antiquité l’opportunité de se faire connaitre dans tout l’Empire. Les artisans potiers sont parmi les premiers à profiter de la position géographique d’Aoste, avec leurs diverses céramiques et leurs mortiers estampillés, dont la qualité est appréciée dans tout le monde romain. D’autres artisans travaillent également à Aoste, comme des plombiers, et des verriers qui proposent également des verreries de grande qualité.

 

Extrait de la Table de Peutinger

Après les Gallo-romains, jusqu’au Moyen Âge

Le passé de la ville après la période gallo-romaine est encore méconnu mais les fouilles archéologiques nous donnent de précieux indices.

À partir du IIIe siècle, la ville antique amorce une période de déclin et commence à décroitre. Ses bâtiments sont progressivement abandonnés et détruits au fil des siècles, pour être réutilisés dans de nouvelles constructions. Entre le Ve et le début du VIe siècle, un possible monastère se serait installé sur le territoire de la ville antique. Découvert en 2016, il s’agirait d’un des plus anciens monastères de Gaule, et un des rares fouillés dans son intégralité.

 

Eglise de Saint-Didier d’Aoste. Chœur et Abside. Photo : Musée d’Aoste (Isère).

À partir du VIIe siècle, le site commence à être progressivement abandonné, jusqu’à l’être définitivement à la période carolingienne. À la même époque, l’installation des Burgondes dans la province amène des évolutions significatives dans les domaines politiques, économiques, et religieux. À partir du Moyen Âge, la paroisse d’Aoste dépend du diocèse de Belley, tout comme la paroisse de Saint-Didier-les-Champagnes, alors village à part entière. Les deux villes dépendent de la seigneurie de Leyssins, et sont, jusqu’en 1355, territoire savoyard. L’église de Saint-Didier d’Aoste est d’ailleurs le seul vestige médiéval présent sur le territoire de la commune.

 

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